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16 juin 2021

Entretien avec Hippolyte, le créateur de l’affiche Arte Flamenco 2021

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Je voulais […] qu'on sente la fougue, la vie qui ne demande qu'à éclater de l'obscurité. Hippolyte

Originaire de Haute-Savoie et grand voyageur, Hippolyte, de son vrai nom Franck Meynet, est un illustrateur et auteur de bandes dessinées, connu pour ses adaptations de Dracula et du Maître de Ballantrae. Le dessinateur crée aussi des BD reportages pour la revue XXI, comme sur le génocide du Rwanda ou les combats de coqs à la Réunion où il vit et surfe depuis une quinzaine d’années, après avoir écumé les rouleaux des côtes basque et landaise.

Comment rencontre-t-on le flamenco en vivant sur l’Ile de la Réunion ?

En 2018, des amis ont fait venir la compagnie Flamenco Vivo dans le cadre de leur projet associatif Safran, pour une rencontre avec des artistes du Maloya, un genre musical typiquement réunionnais également classé par l’Unesco au patrimoine immatériel de l’humanité. Le flamenco, je l’ai connu là. Il peut y avoir des similitudes dans l’âme de ces cultures, dans la façon de lutter, d’exister, de faire perdurer des traditions, c’était vraiment quelque chose de très fort. Pendant que les danseurs et musiciens improvisaient et habitaient les morceaux, moi je dessinais en direct pour raconter une histoire. Je suis assez friand de ce genre de mise en danger, être à la limite, comme un danseur flamenco. J’espère pouvoir le faire pendant le festival Arte Flamenco que je suis hyper curieux de vivre.

Comment avez-vous travaillé l’affiche d’Arte Flamenco ?

Benjamin Flao, un bon ami à moi, avait créé celle de 2011, j’ai cherché à m’en détacher tout en restant dans la simplicité. L’idée avec ces personnages cachés dans la robe, s’est dégagée assez vite. Je voulais qu’on voie le mouvement flamenco, qu’on sente la fougue, la vie qui ne demande qu’à éclater de l’obscurité. Aussi, le côté noir et rouge m’est apparu évident.

La musique et le dessin font donc bon ménage...

Le mélange musique-dessin me parle beaucoup. J’ai travaillé à plein de pochettes de groupes. J’ai aussi inventé un concept à la Réunion il y a quelques années : de fausses affiches de concert qui n’ont jamais existé ! Je devais faire une expo à la Cité des Arts pour un festival rock, j’avais 400 m2 à remplir, j’ai appelé tous mes copains dessinateurs pour créer leur affiche de rêve, ça a cartonné. Il y a eu « Nirvana à Saint-Gilles », « The Doors à Mafate », c’est même entré dans l’histoire musicale locale ! J’ai fait ça aussi en Auvergne, à Paris pour le Paris Jazz Festival, à l’Île Maurice et bientôt en Afrique de l’Est, en invitant à chaque fois des dessinateurs locaux et en montant une expo en même temps qu’un gros festival musical, pour mêler ces deux arts qui ont tant à se raconter.


Affiche de la 32e édition du Festival Arte Flamenco par Hippolyte

L'été dernier, Hippolyte a sorti L’Ennui des après-midi sans fin, une collaboration avec Gaël Faye, sur l’enfance au Burundi de l’auteur de Petit Pays. Récemment, l'artiste a passé deux mois en mer pour un reportage à bord de l’Ocean Viking de SOS Méditerranée. Il travaille actuellement à une adaptation au cinéma des Ombres, sa fable sur l’exil et les réfugiés, pour un long métrage d’animation.

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